Gouvernement français en stand-by : plus de missions pour les cabinets de lobbying

2024 a débuté par l'annonce présidentielle d'une nouvelle ère : des projets bi pour répondre aux critiques croissantes auxquelles le gouvernement était confronté. Une nouvelle ère ne pouvait signifier qu'un nouveau Premier ministre, mais bien que cette transition ait été relativement rapide, le reste du gouvernement n'a pas suivi. Plus de trois semaines plus tard, la France attend la nomination d'un gouvernement complet, avec de nombreux projets bloqués dans un état de limbes.

Le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, le plus jeune de l'histoire française, a choisi de former un cabinet restreint, composé de 11 ministres avec des portefeuilles très larges, tels que l'Emploi et la Santé — ou l'Éducation et les Sports. Ce nouveau format sans ministres délégués spécialisés a laissé de nombreux conseillers ministériels se demander s'ils ont toujours un emploi. La France n'a plus de secrétaire d'État aux affaires européennes, à l'Énergie ou aux Transports, et eux ainsi que leurs équipes continuent de faire face à l'incertitude quant à la possibilité d'une place dans le nouveau gouvernement.

Au-delà du problème du chômage dans la classe politique se trouve le problème de savoir comment un pays, habitué à fonctionner avec des ministères spécialisés, s'en sort soudainement. Les entreprises mais aussi les fonctionnaires ont perdu leurs points de référence, leur interlocuteur vers qui se tourner en période de crise. Les cabinets de conseil ont trouvé un nouveau marché de niche, conseillant sur qui ne pas contacter car ils n'ont plus d'emploi, repérant quels courriels sont lus même si le destinataire est techniquement sans emploi et trouvant des solutions créatives pour répondre aux besoins de leurs clients même sans une forte présence gouvernementale.

La patience est ce qui est demandé tant aux politiciens français qu'à la société en général. Une qualité que beaucoup de nos amis européens ne nous attribueraient pas habituellement. Car eux aussi sont priés de faire preuve de patience, que ce soit au Parlement européen où le parti Renew a attendu quelques semaines pour son nouveau leader, ou au Conseil européen où les sièges français restent vides en attendant leur homologue : la crédibilité du gouvernement et sa capacité à fonctionner dans un format aussi restreint sont mises en question.

Et bien que certains au sein du gouvernement et à travers la France soient probablement reconnaissants que le ministère de l'Agriculture soit pleinement opérationnel pour faire face à la crise pressante des agriculteurs, cela ne fait que souligner à quel point une autre situation serait catastrophique si une crise survenait dans un secteur sans son ministère dédié. Alors que nous approchons lentement de la marque d'un mois depuis la nomination du nouveau Premier ministre et que les élections européennes se rapprochent, il est essentiel que le gouvernement se mette en ordre de marche complet.

Le Premier ministre a promis un nouveau gouvernement après son discours au parlement exposant son programme pour son mandat le 30 janvier. Cette échéance est une bonne nouvelle car elle ramène un certain niveau de certitude en politique, mais elle laisse toujours sans réponse la question de savoir pourquoi cela a pris autant de temps et ce que le Premier ministre attendait.